(2009)
pour piano
durée : 10 minutes et 20 secondes
Cycle "De la belle aube au triste soir"
à Paul Snelgrove
création par Nicolas Horvath le samedi 24 novembre 2012 au Conservatoire de Châtillon (92)
création du cycle complet par Antoine Alerini le samedi 25 février 2017 à la Scots Kirk à Paris
Le long du quai où le faîte des arbres s’agitait au vent. Les images faisaient de rapides apparitions à travers le feuillage : morceaux de lumière, du fleuve et de ses plis dans le courant, de l’autre quai dans le lointain. Des flash ininterrompus. Intermittence de ces images de par la nature même du feuillage, laissant aléatoirement passer la lumière. Ces visions fugitives guidèrent l’écriture de Feuillage. Sur le dicible et l’indicible ; sur ce qui semble nous échapper en permanence, le sens, la réalité de ce que l’on voit ; ce qu’elle, cette réalité, semble nous dire. Comment nous l’interprétons. Comment nous lui donnons forme. Et comment cette formalisation tend à circonscrire le caractère volatile de cette réalité, de ce sens. La forme étant le moyen humain et artistique le plus efficace pour traduire le sens des choses et leur donner une intelligibilité. Ainsi, j’ai souhaité pour Feuillage une structure assez solide, quasiment en miroir – mais un miroir asymétrique - , une structure en cinq parties avec un noyau central. Les deux dernières parties sonnant comme les échos des deux premières et refermant la pièce comme on referme une boucle. Le mystère se refermant sur lui-même. J’ai aussi tenté de faire la part belle au silence entre certains traits du piano, comme pour marquer l’insaisissable du sens, l’indicible ; ce que le feuillage me cachait entre chaque vision.